La Réunion
Florent Turpin, écouter la plante pour mieux comprendre l’humain
À La Réunion, Florent Turpin marche lentement en forêt, attentif aux signes discrets du vivant. Pour lui, les plantes ne sont jamais de simples ressources : elles racontent l’histoire des humains, de leurs blessures, de leurs croyances, de leurs adaptations. Être ethnobotaniste et médiateur interculturel, c’est avant tout savoir faire le pont entre le végétal et l’humain.
Florent est un passeur de mémoire. Il hérite des récits des anciens, ces « mémoires vives » qui transmettent encore les usages des plantes, les rites, les contes, les gestes de cueillette, les saisons à respecter. Il les écoute, les recueille, les relie, puis les transmet à son tour. Sa parole circule comme la sève : discrète, mais essentielle.
Il sillonne les forêts et les différents paysages de l’île pour observer, comparer, comprendre. D’une région à l’autre, les plantes changent, les usages aussi. Florent cartographie patiemment ces savoirs vernaculaires et empiriques, avec la même exigence : humilité face à une nature qui nous dépasse. Il étudie les vertus médicinales, observe l’intelligence du végétal, et accompagne ceux qui viennent chercher soulagement et compréhension, toujours dans le respect du vivant.
Depuis plusieurs années, il écrit et partage. Ses articles rendent accessibles des connaissances longtemps transmises seulement par la parole. Vulgariser, pour lui, ce n’est pas simplifier, mais rendre vivant. C’est sensibiliser, valoriser, et donc protéger.
Florent porte une vision claire : préserver, transmettre, éveiller. Préserver les plantes, mais aussi la sagesse qu’elles portent. Transmettre pour que les générations futures aient, elles aussi, des racines. Et semer, inlassablement, pour que les savoirs d’hier puissent encore produire des fruits demain. »
